Pour ma part je suis l'un des vieux cons qui clament et proclament "c'était mieux avant". Je précise que ma pensée n'est en aucun cas objective, mais mes arguments, eux, le sont, dans la limite de ma connaissance vidéoludique. La balance n'est pas équilibrée du tout du tout !
Premier point important dans un jeu pour ma part, c'est son replay value. Le replay value, c'est quoi ? Eh bien c'est simple : le replay value, c'est quand on finit un jeu, et qu'on veut se le refaire après. C'est la tendance que les gens auront à se taper un jeu plusieurs fois. Le replay value, rien de + subjectif, me direz-vous. Et pourtant, je connais un rayon de personnes qui se tapent plein de fois ces bons vieux jeux de NES/SNES/Megadrive/GB que ces jeux + récents tels que FFXIII, ou encore GTA IV, pour ne citer qu'eux. L'argument comme quoi la durée de vie des vieux jeux est d'une heure à peine ne tient pas la route. Justement, ces jeux sont certes courts, mais difficiles ! Si on est un gros PGM, oui on les finit en une heure, même moins. Mais si on est un joueur normal qui ne s'est pas entraîné dessus pendant un bon moment, le jeu ne nous durera pas qu'une petite heure. Pour ma part, je trouve que les vieux jeux ont une bien meilleure replay value que les jeux récents, même s'il n'y a que quelques rares exceptions.
Après, l'argument des graphismes et de la sonorité, un argument que l'on retrouve dans tous les tests, même les miens ; mais je soutiens que c'est un argument totalement superficiel, c'est l'un des rares arguments qui permettent l'objectivité, et encore. Pour ma part, les pixels de FFVI, de ALTTP ou encore les polygones de OOT ou FFVII m'auront bien + fait vibrer que les merveilleux graphismes d'un FFXIII, ou d'un TP. La musique format hyper compressé des génériques de fin de Super Mario 64 ou Mario Kart 64 me versent parfois une larme à l'oeil, chose que n'arrivent pas à faire les sublimes pistes orchestrales qui clôturent OOT3D ou Super Mario Galaxy 2. Pas besoin de graphismes somptueux et de musiques qui coûtent la peau du cul à faire (excusez-moi l'expression) pour nous pondre un univers immersif.
link le sarthois, tu compares les MG de la MSX à MGS4. J'appelle ça comparer l'incomparable. MG1 et 2 sont des jeux vidéo. MGS4, qu'on le veuille ou non, est un ovni entre jeu et film. Il y a quasiment autant temps de scènes cinématiques qu'il y en a de temps de jeu ! IDEM pour MGS3, d'ailleurs. Je ne crache pas dessus, bien évidemment, et ça leur va très bien, c'est totalement dans l'ambiance de la série des MGS. Sauf que si tu veux jouer à un jeu vidéo et pas jouer à un film interactif, je te conseillerai plutôt Metal Gear sur MSX que MGS4 sur PS3.
Le retour en arrière à cet âge d'or du jeu vidéo que sont les époques 16/32/64 bits est aujourd'hui impossible. Avant, on n'avait pas Internet pour aller voir une soluce dès qu'on bloquait. Maintenant, tout le monde a l'ADSL. La communication des entreprises envers les joueurs n'a jamais été aussi présente. Maintenant, il y a tout un tas de choses autour des jeux vidéo (regardez sur Wii, la chaîne Votes, la chaîne Concours Mii, il y a même une chaîne Madame Irma, quoi !). Les consoles font dans le multimédia, ce qui n'était pas le cas d'une N64 et autres Saturn. Maintenant, on est quasiment obligé d'avoir sa console connectée à Internet pour pouvoir jouer (ex. la PSP Go), tu parles d'une immersion... Nous, joueurs, ce qu'on veut, c'est une console, pas un appareil photo 3D 0.3 Mégapixels qui augmente le prix d'une cinquantaine d'euros. C'est certes amusant un temps, mais on s'en lasse vite.
Après, il y a aussi le fait que les sociétés se soient battues pour conquérir un public, durant l'ère 8/16/32/64 bits. Maintenant, chaque société a eu son public, s'est forgé sa renommée (la SNES était bien + puissante que toutes les autres consoles 16 bits sur le marché, maintenant la Wii est la moins puissante de toutes). Elles se reposent sur leurs lauriers, et jouent sur la nostalgie des vieux cons comme nous (les New Super Mario Bros., DK Country Returns, et j'en passe). Et le pire, c'est que ça marche !
Bon y a tellement de choses à dire que je vais m'embrouiller et que je vais oublier plein de trucs, tant pis. J'ai vu que kibux avait posté avant moi entretemps, je lirai son pavé + tard, donc désolé si je répète ce qui a déjà été dit
.
J'en viens au point suivant, la communication de Nintendo face aux joueurs : avant, la seule communication qu'il y avait dans les jeux était le manuel. Ils nous filaient un numéro en cas de problème (si on était bloqué dans un jeu par exemple), et puis pour le SAV fallait se démerder autrement que grâce à Internet. Maintenant, les sociétés communiquent directement aux joueurs, grâce à Internet et leurs sites officiels d'une part, mais d'autre part dans les jeux-mêmes ! Quand on finit NSMBWii à 100%, il nous ouvrent un petit message pour nous dire "Bravo ! Vous avez fini New Super Mario Bros. Wii à 100% ! Nous espérons que ce jeu vous a plu !". Dans Pokémon Or HeartGold, il y a, dans un lieu du jeu, une reproduction virtuelle d'une partie du staff. Le directeur général s'excuse presque :
Pokémon Or HeartGold a écrit :"Pour le moment, on est en train de refaire de zéro un jeu assez vieux, mais c'est plus difficile que ça en a l'air ! Certains fans de la première heure ont un lien très fort avec le jeu, alors ils ne veulent pas qu'on le change trop. Mais on ne peut pas refaire exactement la même chose indéfiniment ! Ce qu'on essaie de créer, c'est un truc à la fois nouveau et plein de souvenirs ! Ca fait 20 ans qu'on crée des jeux vidéo, mais on n'est toujours pas au bout de nos surprises... !"
Un simple "Thank you for playing !", comme à la fin de bon nombre de vieux jeux (je cite SM64 ou encore F-Zero X), ou une autre petite phrase (dans le dernier stage de la Special Zone de Super Mario World, il y avait, écrit en pièces : "YOU ARE A SUPER PLAYER !!") suffisait amplement, ça fait bien + plaisir qu'un "Bravo monsieur, madame. Vous avez terminé notre jeu à 100%. Nous espérons que vous avez apprécié et que vous achèterez plein d'autres jeux sur notre console !" (oui, j'exagère, mais à peine).
Après, il y a le problème des séries à licence. La première licence à laquelle je pense est indubitablement la saga Sonic, qui en a fait voir de toutes les couleurs aux fans des trois opus Megadrive. On sentait déjà dans Sonic 3 qu'ils avaient du mal à se renouveler, donc après ils ont changé, et leur gros jeu suivant, ça a été Sonic Adventure sur Dreamcast, et ça a bouleversé les fans, qui ne voulaient pas de changement. On a là le problème de la division des fans. Personnellement, je suis un fan des deux premiers Sonic. J'ai bien aimé Sonic Adventure, j'ai adoré le second opus, et j'ai également adoré le jeu que tout fan de Sonic a détesté : Sonic the Hedgehog sur 360/PS3. Certains fans sont vraiment étroits d'esprits, et ne veulent aucun changement, ils veulent rester sur leurs acquis, et lorsque la société qui développe tente une nouvelle approche, un autre genre (bon, faut dire que le gameplay de Big The Cat dans SA1 est à ...), ces fans-là crient au scandale. Et on a les autres, ceux qui aiment le retour de Sonic, peu importe le jeu ; ils veulent tester avant de dire s'ils aiment ou non. Zelda n'échappe pas à la règle, je me souviens avoir râlé contre PH et ST alors que je n'y avais jamais joué, et Ariane postant après qui disait "Moi, peu importe quel type de Zelda c'est, tant que c'est Zelda, je sais que j'aimerai". Je n'ai joué que bien + tard à ces opus, et j'ai vraiment bien aimé, surtout ST !
Maintenant, et en totale défaveur avec les vieux jeux, il y a Internet. Et avec Internet, comme les vieux jeux étaient développés avec les moyens du bord et que la technologie évolue, ces moyens de développement sont devenus accessibles au grand public, qui peut désormais farfouiller dans les "simples" programmes de ces vieux jeux. Prenons l'exemple de Poképedia, le Wikipédia francophone sur l'univers Pokémon, vous verrez les formules mathématiques servant dans les premiers Pokémon, les bugs expliqués dans les moindres détails, bref, la magie de ces jeux va vite partir, et on ne les considérera plus que comme des logiciels informatiques stockant des données. C'est ce qu'ils sont, c'est sûr, mais les gosses qu'on était il y a une dizaine d'année, pour eux, tout était possible dans le jeu, c'était pas limité par le nombre de Mo que pouvait contenir la cartouche, la seule limite était l'imagination du joueur, qui s'imaginait tout un univers autour de son jeu. Ici, je prends pour exemple les fan-fictions sur le PdZ : j'ai vu beaucoup + de fan-fictions ayant comme base OOT que TP...
Après, il y a le problème de l'émulation. J'ai remarqué que, quand on achetait un jeu, il prenait alors de suite bien + de valeur qu'un simple logiciel téléchargé sur Internet. Or, et c'est normal, les gens veulent dépenser le moins possible. Et ceux qui découvrent les jeux vidéo depuis récemment n'ont pas forcément envie d'aller faire les vide-greniers ou les sites d'achat-vente pour s'acheter une MSX, une Megadrive, ou une N64 pour jouer à des jeux. Alors ils téléchargent, et émulent comme des porcs, si bien que les jeux perdent toute leur valeur, vu qu'ils peuvent en avoir autant qu'ils veulent ! Il suffit qu'ils se lassent d'un jeu (et l'émulation fait venir la lassitude + vite, on n'a pas du tout les mêmes sensations de jeu que sur console, testé et approuvé), et hop, ils s'en téléchargent un autre, etc. Alors qu'à l'époque, au temps où l'on n'avait pas Internet, on s'achetait les jeux, et entre 500 et 700 balles le jeu ! (je parle en francs, hein
) Je vous garantis qu'on profitait beaucoup du jeu, et autre que la répression par l'argent, le plaisir était beaucoup + grand, c'est comme une perle qu'on avait entre les mains.
Bien entendu, les sensations que ressentent chacun à jouer à un jeu diffèrent énormément selon leur sensibilité, et leurs goûts. Pour ma part, je suis tout de même assez sensible, et facilement ému par une belle scène (et je ne parle pas des scènes du genre film américain à l'eau de rose/manga kikoolol/cliché comme on en a déjà vu des centaines de fois (rayez les mentions inutiles)), comme en regorgent FFVI, par exemple. D'autres, trouveront ces mêmes scènes barbantes ("'me fais ... là, c'est quand qu'il y a de l'action ??"). Du coup, on n'a pas les mêmes visions du jeu. J'ai un pote qui n'a aucune sensibilité, et il préfère passer son temps à faire des frags sur Halo Reach et à construire des terrains sur Trackmania que lire les textes barbants d'un quelconque RPG (selon lui, hein
). Quand il termine un jeu, il laisse le générique de fin se faire, et va ouvrir le frigo pour bouffer un truc parce qu'il a la dalle. Pour ma part, quand un jeu se termine, je contemple le générique en restant encore dans l'ambiance du jeu. Tiens, parlons-en, des génériques de fin ! Avant, jusqu'à à peu près la N64, à exceptions près, quand on terminait un jeu, on avait le générique et généralement un "The End", ou "Fin", à partir duquel on ne pouvait plus rien faire. Alors le jeu était vraiment fini, on avait une certaine sensation que je ne saurai décrire. Aujourd'hui, quand on termine un jeu, on a le générique, puis écran noir, et "Vous avez débloqué machin-truc-bidule-chouette, bravo !", puis on revient sur l'écran-titre. Pour ma part, j'appréciais mieux les jeux comme ça.
Bon, c'est un sacré roman ce que je viens d'écrire là, mais je pense que je vais continuer encore un peu. Aujourd'hui, le jeu vidéo c'est une industrie à grande échelle, comme le cinéma. Les gars sont là pour faire du fric, du fric, du fric. Ils se foutent pas mal des jeux, leurs seuls calculs étant "Qu'est-ce qui plaira au + grand nombre ?". On a donc eu droit à la naissance des jeux-placard, tels que je les appelle. Wii-Truc, Playstation Move-Machin et autres Kinect-Bidule. Des jeux pour la famille, qu'ils vendent 50-60-70 euros, auxquels toute la famille joue pendant, allez, un mois, puis qui reste au placard par la suite, ne ressortant que pour de rares occasions, lors de fêtes ou de trucs comme ça. Vous me direz, "c'est comme ça pour la plupart des jeux", et moi je vous répondrai qu'on ne prend pas le même plaisir. Ces jeux sont généralement moins denses et leur contenu est bien moins intéressant. Je préfère un Mario Tennis qu'un Wii Tennis. Je préfère Mario Party que Wii Play, et je préfère Donkey Konga que Wii Music. De +, ces véritables jeux, on les ressort du placard + souvent que les jeux-placard.
Maintenant vient le problème de l'élargissement au grand public, rendant les jeux + abordables pour les newbies. Chose que je comprends, en effet, mais ils n'ont pas su faire la part des choses. Ils se sont concentrés sur leur public occasionnel et ont oublié les vrais joueurs, les vieux cons, leur sortant des remakes par-ci par-là pour calmer leur soif. Et ces vieux cons, dès qu'il y a un jeu comme ça, se précipitent sur ces jeux-là, les torchent assez vite parce qu'ils sont + faciles (car les entreprises, en visant les vieux cons, visent également le grand public), et en redemandent. Ces vieux cons (je précise, au cas où certains auraient oublié le début de ce long post, que je suis un vieux con moi aussi :p), j'admets, sont trop exigeants. A l'heure d'aujourd'hui, faire un jeu, surtout de qualité, prend un temps énorme (rien que le développement de TP, qui a été repoussé pendant près d'un an, illustre parfaitement ce que je veux dire), et requiert des moyens titanesques, et ça coûte un pactol incommensurable (j'aime les grands mots
). Bien entendu, le mot-clé pour un entreprise, c'est quoi ? Productivité. Fabriquer des produits rapidement et faire en sorte que ça coûte le moins d'argent possible et qu'après il leur revienne le + d'argent possible. Nintendo ont ouvert la voie à une nouvelle ère avec le grand public, les deux autres grosses enseignes, Microsoft et Sony, ont suivi, mais également de + petites, telles Ubisoft (il n'y a qu'à regarder Les Lapins Crétins pour s'en rendre compte).
Je ne suis pas analyste, mais j'ai l'impression que le marché du jeu vidéo joue avec le feu en jouant avec le grand public en ce moment. C'est un marché occasionnel, et pour ces gens, les jeux vidéo ne sont qu'un amas de données informatiques destinées à divertir, point. S'ils veulent s'immerger, ils préfèrent aller au cinéma ou lire un livre. C'est un public nomade, qui peut, si ça devient trop cher ou trop répétitif, lâcher les jeux vidéo sans aucun regret. Et le jour où ça arrivera, ils auront perdu ce public immense, mais également leur public de base, leurs fans dévoués, qui auront tenté tant bien que mal de les suivre, mais qui les auront lâchés. Rien que sur ce forum, je vois plein plein de gens qui s'inscrivent, qui postent un ou deux messages (voire zéro), et qui ne viennent plus après. C'est un peu sur un coup de tête. Les joueurs occasionnels, eux, c'est un peu la même chose. Ils jouent à la Wii parce que c'est un effet de mode, mais quand ça les aura lassés, ils lâcheront totalement Nintendo, sans aucun remord. Pour ma part, à l'annonce de la Wii, j'étais très tenté, pour les nouveaux jeux qu'ils comptaient sortir. A l'annonce de la 3DS, ça m'a fait très envie, non pas pour la 3D, mais seulement pour les remakes. Et maintenant qu'ils annoncent la Wii U, Wii 2 ou Wii HD, vous l'appelez comme vous voulez, je ne suis même plus attiré, nouveau Zelda ou pas.
Je concluerai ce post (comme me l'a fait remarquer Sanitarium, c'est mon millième post !) en affirmant : Oui, les jeux vidéo, c'était mieux avant. Pour toutes les raisons que j'ai citées là, et il y en a bien d'autres. Je ne sais pas, et personne ne peut prétendre savoir ce qui se passera quant au futur du jeu vidéo. Alors certes, de temps en temps de nos jours, il y a quelques perles, des nouveaux concepts créent (Portal, World of Goo), mais avant, il n'y avait quasiment que des perles.